L’hiver a pris son sac et a fermé la porte
Evitant prudemment qu’on empêche qu’il sorte,
Qu’on le retienne encore en un confinement
Dont on ne savait pas s’il durerait longtemps.
Il a gardé les clés, s’est enfui sans attendre.
Quand le printemps fleuri, son copain au cœur tendre
Est arrivé joyeux pour ouvrir la saison
Personne à la fenêtre, personne à l’horizon.
Espérant qu’on lui ouvre, il a vite sonné
Content de voir l’hiver comme ils font chaque année
Pour faire l’état des lieux et passer les consignes.
Mais rien, personne, pas un bruit, pas un signe.
Le printemps étonné a bien cherché les clés
Posées d’ordinaire près de la boîte aux lettres
Mais il n’a rien trouvé. C’est un oubli, peut-être.
Alors poussant la porte, d’un coup il est entré.
Sur la table une lettre. L’hiver avait noté
« Attention au virus, puisque tu es entré
A partir de maintenant tu seras confiné ».
Il a posé son sac et puis a commencé
A déballer l’air doux et les jours qui rallongent
Il a mis de côté pour quelques temps encore
Les joyeuses soirées qui n’étaient plus qu’en songe
Il a sorti aussi les chants d’oiseaux charmeurs
Les bourgeons qui s’éclatent et se transforment en fleur
Enfin il a posé sur la table un sourire.
Attendons, dit-il qu’on vienne me quérir
Pour en faire cadeau à ceux qui le désirent.
Choyons-le bien pour qu’il ne puisse pas mourir.
Gardons la joie au cœur, et si c’est contagieux
Très vite de ce mal ci nous serons tous envieux
En souhaitant l’attraper et même le partager.
Vive le printemps qui nous dit « Souriez ».
Le 30 mars 2020